jeudi 15 juillet 2010

Chapitre 15, versets 1 et 2

Puissance d’attraction

Les trois paraboles qui forment le contenu de ce chapitre y figurent pour une seule raison. Alors que Jésus parcourait les rues des villes de Judée, Luc note que les gens dits de mauvaise vie, tels des métaux inexorablement attirés vers un aimant, s’agglutinaient spontanément autour de Lui. Cette puissance d’attraction exercée par Jésus sur les parias de la société ne manquaient pas de déranger et d’interroger ceux qui avaient fait de la séparation avec le péché le mot d’ordre de leurs vies. Comment Jésus, le Saint par excellence, pouvait-Il à la fois se mêler à des pécheurs notoires, et même manger avec eux, tout en maintenant dans Sa vie les normes élevées de la sainteté ? C’est pour répondre à ce type de questions que Jésus va raconter les trois célèbres paraboles de ce chapitre.

Un premier constat, quant à la question que pose la liberté choquante dont fait preuve Jésus, est que si, effectivement, Jésus est saint, la façon avec laquelle Il vit cette sainteté n’est pas repoussante pour ceux qui n’en sont pas capables. Si Jésus savait mettre une distance maximale entre Lui et le péché, cette distance ne se reportait pas dans Sa relation avec les pécheurs. C’est sans nul doute ici que se trouve le secret de la puissance d’attraction de Jésus. Jésus, de manière évidente, vivait la sainteté de manière décontractée. Il n’était pas habité, comme les pharisiens, par la crainte permanente de la contamination de la souillure au contact des pécheurs. Fondé, assuré, solidement établi dans la relation qu’Il avait avec Son Père, Jésus était libre d’aller dans tous les milieux et de côtoyer qui Il voulait sans que jamais, en quoi que ce soit, la proximité avec autrui n’affecte le niveau de Sa sainteté personnelle. Toujours, en tout lieu, le témoignage des Evangiles est formel : partout où Il passait, c’est Jésus qui exerçait l’ascendant moral et spirituel sur les autres, et non l’inverse.

A leur lecture, on constate d’ailleurs un paradoxe effarant : alors qu’ici, en le voyant si proche des pécheurs, les pharisiens s’inquiètent pour l’intégrité de Jésus, l’histoire montrera que c’est en leur présence qu’Il aura le plus à craindre pour Sa vie. Jésus, semble-t-Il, n’a à faire face à aucun danger, aucune tentation réelle au milieu des publicains, la grossièreté et la vulgarité n’ayant aucun attrait pour Lui. Il en sera tout autre face aux pharisiens qui, inspirés par Satan, sauront jouer avec subtilité des appâts correspondant le mieux au sens de Sa vocation : Matt 22,15-16 ; 27,41 à 43. A chacun de nous correspond un milieu qui risque le plus facilement de mettre en péril son intégrité Pour les hommes de Dieu aguerris, le danger n’est pas toujours là où il est pour les autres, ou là où on le pense.

Que Dieu nous donne grâce, sagesse et humilité pour discerner les ruses et les pièges subtils et grossiers qui se trouvent sur notre chemin !

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